Sauvons le Petit Tabuc

Le petit Tabuc est  l’objet d’un projet de microcentrale qui a été présenté à la population de la commune en septembre 2016 par la société EDSB (Electricité, Développement Services du Briançonnais, SEM associant la ville de Briançon et EDF). L’installation d’une puissance inférieure à 500 kW bénéficierait du régime de l’obligation d’achat : garantie d’achat de sa production pendant 15 ans à un prix très supérieur à celui du marché. L’aménagement est possible du fait de son  déclassement de la liste 1 en 2013  (liste des rivières non susceptibles d’aménagement) motivé  «  pour tenir compte de projets hydroélectriques en cours de développement jugés stratégiques pour le département des Hautes-Alpes  » (d’après  le préfet coordonnateur de bassin  Rhône Méditerranée répondant à notre recours gracieux contre ce déclassement). Le classement  le protégeait d’un équipement hydroélectrique. 

Le pré-projet de microcentrale au petit Tabuc , projet nullement « stratégique » qui n’apporte rien à la transition énergétique.  Il s’agit d’un torrent glaciaire dont le débit est concentré sur juillet, août et septembre et à un degré moindre sur juin et octobre. La production envisagée de 2,5 millions kWh sera donc concentrée sur l’été, à un moment où la consommation est faible et la réalisation du projet ne fera qu’aggraver l'inadéquation temporelle entre l'offre et la demande tenant à la très forte pointe de consommation hivernale dans l'est de la région. Comme cette électricité sera produite pour la plus grande partie au moment où le prix de revente par EDF de l’électricité excédentaire peut devenir négatif (l’offre excédant la demande sur les marchés internationaux), on peut douter de son opportunité pour la collectivité et de son apport à la transition énergétique. Ce projet est très avantageux pour l’aménageur puisque l’investissement sera amorti en 10

La construction de la conduite forcée et l’exploitation de la microcentrale entraîneront des dommages inévitables sur l’écosystème : > Modification de la morphologie du torrent et du milieu aquatique de ce cours d’eau en très bon état écologique et dégradation inévitable de cet état que la Directive Cadre Européenne sur l’eau impose de ne pas dégrader. > Rupture de la continuité écologique : le Petit Tabuc étant tête de bassin, toute altération le concernant se répercute sur tout le bassin, or par périodes l’apport du Petit Tabuc peut représenter jusqu’à 60 % de la masse d’eau de la Guisane qui, à son confluent avec le Petit Tabuc, est identifiée par le SDAGE Rhône Méditerranée Corse comme réservoir biologique à valeur particulière : l’eau sera certes restituée après le turbinage mais la qualité en sera altérée et partant, celle de ce réservoir. .  > Très forte diminution du débit du cours d’eau sur la plus grande partie de son lit situé hors de la zone cœur du

Rappelons ici les services écologiques indispensables assurés par les têtes de bassin au bassin versant. a. Rôle hydrologique Les cours d’eau de tête de bassin drainent une surface du bassin versant très importante. Par leur petite taille, leur forme et leur rugosité, ces ruisseaux amont réduisent les vitesses d’écoulement, régulent les régimes et écrêtent les pointes de crues. Les végétations riveraines y sont des obstacles à l’écoulement, ce qui homogénéise le flux pour l’aval. b. Rétention des sédiments Les cours d’eau amont, même éphémères, retiennent plus de sédiments que d’autres, cette rétention est due à la végétation qui stabilise les berges, filtre l’eau et diminue l’érosion et le transport des sédiments. De plus, la végétation riveraine arborée assure une protection éolienne pouvant avoir un effet brise-vent, diminuant ainsi les risques d’érosion par le vent. Le passage en conduite forcée du petit Tabuc éliminerait partiellement cette fonction. c. Régula